Chimiothérapie
Chimiothérapie
La chimiothérapie consiste à administrer des médicaments qui détruisent les cellules cancéreuses ou qui aident à freiner leur croissance. Le traitement peut aussi endommager des cellules saines, mais celles-ci peuvent se réparer. C’est un traitement souvent utilisé lorsque le cancer de la prostate est récurrent ou métastatique et que l’hormonothérapie ne donne plus de résultats.
La chimiothérapie est habituellement un traitement systémique. Cela signifie que les médicaments voyagent dans la circulation sanguine pour atteindre et détruire les cellules cancéreuses dans tout le corps, y compris celles qui auraient pu se détacher de la tumeur primitive dans la prostate.
Étant donné que la chimiothérapie cible généralement les cellules cancéreuses à croissance rapide, elle n’est pas recommandée chez les hommes atteints du cancer de la prostate à un stade précoce et dont la tumeur grossit lentement.
Dans le cas du cancer de la prostate, la chimiothérapie est le plus souvent utilisée pour traiter les hommes dont le cancer est de retour ou s’est propagé à une autre partie du corps après l’hormonothérapie.
Elle joue un rôle important dans le traitement du cancer de la prostate devenu résistant à l’hormonothérapie (hormono-résistant, résistant à la castration ou réfractaire).
Des protocoles de recherche sont en cours pour vérifier le potentiel d’association de la chimiothérapie avec la prostatectomie ou la radiothérapie chez les patients atteints d’un cancer plus agressif.
Trouver un essai clinique peut être une démarche difficile et complexe. C’est pour cela que notre partenaire Q-CROC a mis en place Onco+, un service d’accompagnement gratuit, offert pour toute personne à la recherche d’un essai clinique en oncologie au Québec.
Si vous désirez en apprendre davantage sur les essais cliniques en oncologie au Québec et évaluer si la participation à un essai clinique pourrait être une option pour vous, veuillez consulter le site de notre partenaire Q-CROC.
Autres sites sur les essais cliniques:
- Clinical Trials Gov: www.clinicaltrials.gov
- Essais canadiens sur le cancer: canadiancancertrials.ca
Facteurs justifiant ce choix
Chez les hommes atteints du cancer de la prostate, la chimiothérapie peut aider à:
- ralentir la propagation du cancer;
- prolonger la vie;
- soulager la douleur ou maîtriser les symptômes qui peuvent apparaître aux stades plus avancés.
Les agents chimiothérapeutiques les plus couramment utilisés dans le traitement du cancer de la prostate métastatique sont:
Le docétaxel (utilisé en association avec la prednisone ou la prednisolone) a montré un gain sur le plan de prolongation de la durée de vie dans le traitement du cancer résistant au traitement hormonal.
Le cabazitaxel est un médicament anticancéreux utilisé avec la prednisone pour traiter les patients atteints d’un cancer de la prostate qui s’est propagé en dehors de la prostate et qui ont déjà été traités par le docétaxel.
Il a été démontré que le docétaxel et le cabazitaxel aident les hommes à vivre plus longtemps, en moyenne, que les médicaments chimiothérapeutiques plus anciens. Ils peuvent ralentir la croissance du cancer et également atténuer les symptômes, entraînant une meilleure qualité de vie.
Le cancer résistant à l’hormonothérapie
Sans métastases
Le cancer de la prostate résistant au traitement hormonal sans métastases décelables est actuellement un champ de recherche dans le domaine du cancer de la prostate. Depuis quelques années, certains médicaments anti-hormonal de nouvelle génération sous forme de comprimé – apalutamide (Erleada), enzalutamide (Xtandi) ou darolutamide (Nubeqa) – ont été montrés efficace chez les patients avec un cancer de la prostate résistant à la castration sans métastases avec une élévation rapide de l’APS. Votre médecin pourrais vous proposer l’une de ces options si votre cancer est à haut risque de progression.
Vous pourriez également envisager de participer à un protocole de recherche afin de bénéficier des nouvelles formes de thérapies.
Avec métastases
Le cancer de la prostate métastatique résistant à la castration survient lorsque le cancer s’est propagé à des parties du corps autres que la prostate et qu’il est capable de croître et de se propager même si des médicaments ou d’autres traitements visant à réduire les hormones mâles (testostérone) sont utilisés pour le traiter.
Il s’agit du cancer au cours duquel des examens diagnostiques comme la scintigraphie osseuse ou la tomodensitométrie ont permis de déceler des métastases. À ce stade du cancer, on ne peut malheureusement plus parler de guérison et la prolongation de la vie et la qualité de vie du patient deviennent la priorité.
Le médecin tente de retarder le plus possible les complications – atteinte générale, perte de poids, douleurs et fractures – dues à la progression des métastases. En effet, à partir du moment où le cancer résiste à la castration et qu’il comporte des métastases décelables, le soulagement des symptômes par l’hormonothérapie est encore nécessaire, mais il ne suffit plus. La chimiothérapie améliore l’état général du patient qui commence à être très affecté par la maladie.
De plus, si les traitements hormonaux plus anciens sont toujours utiles et doivent continuer à être utilisés, l’ajout d’une nouvelle génération d’agents hormonaux, tels que l’apalutamide (Erleada), l’enzalutamide (Xtandi) et l’acétate d’abiratérone (Zytiga), offre des avantages substantiels aux patients.
En plus de vos traitements, le soulagement des symptômes et des effets secondaires est une partie importante des soins et du traitement du cancer métastatique. On prescrit des analgésiques pour soulager les douleurs, osseuses et autres, des traitements pour renforcer les os, par exemple, l’acide zolédronique (Zometa) ou le dénosumab (Xgeva) et même de la radiothérapie palliative. Des suppléments diététiques (de type Ensure) et des transfusions sanguines en cas d’anémie sont aussi utiles.
Vous pourriez également envisager de participer à un protocole de recherche afin de bénéficier des nouvelles formes de thérapies.
Bien que ces traitements puissent aider à soulager vos symptômes, ils ne conduisent pas à la guérison. Par contre, étant donné qu’ils agissent sur votre corps entier, ils peuvent aider à ralentir la croissance de votre cancer, peu importe à quelles parties du corps les cellules cancéreuses se sont propagées.
Avantages de la chimiothérapie
- Elle peut ralentir la propagation de votre cancer.
- Elle peut traiter le cancer de la prostate, peu importe où il se trouve dans votre corps.
- Elle peut être utilisée avec d’autres traitements.
- Elle peut alléger vos douleurs associées aux derniers stades du cancer.
- Elle peut prolonger votre vie
Désavantages de la chimiothérapie
- Elle peut causer des effets secondaires qui pourraient avoir un grand impact sur votre vie quotidienne.
- Certains effets secondaires subsistent tant que la chimiothérapie n’est pas interrompue.
Les risques et complications de la chimiothérapie
Les effets secondaires précis dépendent du type de médicaments administrés. Les effets secondaires suivants sont courants avec la plupart des types de chimiothérapie:
- Problèmes gastro-intestinaux tels que la nausée, les vomissements et la diarrhée
- Fatigue et anémie
- Perte totale ou partielle des cheveux
- Sensibilité de la peau
- Vulnérabilité aux infections (le plus souvent aux infections de la poitrine, de la bouche, de la gorge et des voies urinaires)
- Changements des ongles
- Infertilité
Chaque cas est unique
Les médicaments, leur dosage et leur mode d’administration varient d’un homme à l’autre.
Pour le docétaxel par exemple, le nombre d’injections par semaine ou par mois (cycles de chimiothérapie) pour traiter le cancer de la prostate varie selon votre tolérance et votre réponse au traitement.
Généralement, on prescrit de six à dix cycles, à raison de un à trois traitement à chaque trois semaines d’une durée d’environ 30 minutes par traitement.
- Vous aurez à travailler avec votre équipe de soins pour créer un plan qui vous convient.
- Vous aurez besoin de réorganiser votre horaire, votre travail et vos finances au besoin et travailler en équipe avec votre partenaire et/ou vos proches.
- Vous aurez à vous déplacer, prévoir du temps pour votre préparation au traitement, pour le traitement comme tel et pour votre récupération une fois de retour à la maison.
- Vous aurez des analyses sanguines régulières avant la chimiothérapie. Ces analyses ont pour but de surveiller la numération globulaire, car la chimiothérapie peut faire baisser le nombre de globules blancs, de globules rouges ou de plaquettes dans votre sang.
- Vous aurez des tests de l’APS sur une base régulière.
- En cas de progression, vous pourriez recevoir une autre série de cycles de chimiothérapie.
Vérifier les bienfaits du traitement
Pour vérifier les bienfaits du traitement, on observe votre taux de l’APS et vos symptômes dus à la maladie. On observe rarement des changements aux examens radiologiques, car il est difficile de constater l’efficacité sur les métastases osseuses.
En revanche, plusieurs patients verront leur taux de l’APS et leurs symptômes s’améliorer après seulement quelques traitements (au docétaxel par exemple). Cette amélioration redonne souvent espoir aux patients et les pousse à continuer leur lutte contre la maladie.
De nouveaux traitements font l’objet de recherches tous les jours. Consultez votre médecin au sujet des traitements disponibles et s’ils sont pour vous.
Le retour à la maison
La chimiothérapie tue les cellules cancéreuses, mais elle peut aussi endommager vos cellules saines. Les cellules et les tissus du corps ne tolèrent pas tous la chimiothérapie de la même façon.
Les effets secondaires peuvent se manifester en tout temps lors de la chimiothérapie. Certains se produisent en cours de traitement, d’autres tout de suite après ou quelques jours et même quelques semaines plus tard. Ils surviennent parce que vos cellules saines prennent du temps à se rétablir des effets des agents chimiothérapeutiques.
Il est important de signaler vos effets secondaires à votre équipe soignante. Les médecins peuvent évaluer (mesurer) la gravité de certains d’entre eux. Il arrive parfois qu’on doive ajuster les doses administrées, la durée du traitement ou les associations de médicaments si les effets sont importants.
Les effets secondaires
On a souvent entendu dire que la chimiothérapie est un traitement qui rend malade afin d’aider à se sentir mieux. La plupart des gens craignent les effets secondaires de la chimiothérapie, entre autres parce qu’on entend surtout parler des effets les plus impressionnants.
Souvenez-vous que ce ne sont pas tous les patients qui présentent des effets secondaires graves et que la gêne causée par ceux-ci est habituellement temporaire.
Les effets secondaires de la chimiothérapie varient en fonction de l’agent chimiothérapique et du patient. En règle générale, l’atteinte des cellules à multiplication rapide est à l’origine de certains effets secondaires. Pour en savoir davantage, consultez notre section sur les effets secondaires liées à la chimiothérapie
Le suivi médical
Les soins de suivi varient d’un patient à l’autre. Une fois que vous aurez terminé tous vos traitements de chimiothérapie, votre équipe de soins de santé vous dira s’il y a d’autres traitements qui sont recommandés et ce que comprendront vos soins de suivi.
Les soins de suivi que vous recevrez dépendront de:
- votre type de cancer
- l’endroit où le cancer était localisé dans votre corps au moment du diagnostic
- le succès obtenu par la chimiothérapie
Faites équipe avec votre équipe
Cette étape aide votre équipe de soins de santé à surveiller vos progrès et à vérifier la façon dont vous récupérez des effets secondaires causés par votre chimiothérapie. Assurez-vous de noter tous les effets secondaires que vous ressentez. Il est utile d’utiliser un journal personnel à cette fin.
Les rendez-vous de suivi vous donneront la chance de discuter de la façon dont vous vous sentez. Sentez-vous libre de discuter de vos émotions par rapport au cancer. Vous pouvez poser des questions au sujet de vos soins et des choses que vous devriez surveiller dans le futur.
Questions destinées à l’équipe médicale
Pour obtenir des réponses à vos questions, il faut vous préparer. Avant de rencontrer votre médecin ou votre infirmière, faites une liste de questions à poser. Faire une liste de questions avant votre rendez-vous chez votre médecin peut être une façon de mettre sur papier ce qui vous préoccupe.
- Inscrivez sur votre liste les questions les plus importantes en premier.
- Faites-vous accompagner par un proche
- Souvenez-vous que cette rencontre n’est pas la seule chance que vous aurez de poser des questions.
- Essayez d’accepter que l’incertitude existe; la médecine n’a pas une réponse définitive à toutes les questions.
Nous vous invitons à consulter notre page Questions à poser à votre médecin et votre équipe de professionnels de la santé concernant la chimiothérapie et le cancer avancé de la prostate. Poser des questions ouvrira la communication, fournira des informations adaptées à votre situation et diminuera le stress lié à la compréhension des traitements.
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Sources et références
Dernière révision médicale et éditoriale: janvier 2024. Voir notre comité de valiation de nos pages Web et nos collaborateurs en cliquant ici.