Plusieurs études semblent confirmer un lien entre le cancer de la prostate et l’obésité ou l’embonpoint. Selon la Société canadienne du cancer, l’obésité et l’embonpoint sont associés à un risque accru de cancer de la prostate. Si vous êtes en surpoids ou obèse, il est plus probable que le cancer de la prostate soit diagnostiqué à un stade avancé. De plus, une quantité importante de graisse corporelle est également liée à un risque plus élevé de développer un cancer de la prostate de haut grade, qui est plus agressif.
Révision médicale par Marie-Lyssa Lafontaine, étudiante en médecine, axe urologie, Université de Montréal, le 03/02/2023
Que disent les études?
Selon une étude dirigée par la professeure Marie-Élise Parent de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et publiée dans la revue Cancer Causes & Control en avril 2021, les chercheurs ont constaté que les hommes qui avaient un tour de taille plus élevé avaient un risque plus élevé d’être atteints d’un cancer de la prostate de type agressif.
De multiples études ont démontré au fil du temps que l’obésité semble augmenter le risque de souffrir d’un cancer. Cependant, c’est spécifiquement l’accumulation de graisse de type abdominale qui serait associé à une forme agressive du cancer de la prostate.
Selon la professeure Marie-Élise Parent, qui a supervisé les travaux du doctorant Éric Vallières, « La prostate étant un organe qui est hormonodépendant, une obésité accrue pourrait réduire le niveau de testostérone et amener une inflammation chronique, ce qui pourrait promouvoir des tumeurs plus agressives. »
Vaste étude couvrant au total quelque 2,5 millions de cas
Une autre étude, cette fois publiée dans la revue BMC Medicine en mai 2022, a établi que le risque de mourir d’un cancer de la prostate était bien lié à un surpoids. De plus, il semblerait que le degré de sévérité de l’obésité soit associé à des taux de mortalité plus importants.
Ainsi, leurs conclusions confirment leurs suppositions: plus le surpoids est important, plus le risque de mourir d’un cancer de la prostate est élevé. En revanche, elle réfute l’une des hypothèses qui existait jusqu’ici pour expliquer ce lien, celui que la graisse abdominale serait un facteur de risque.
Mais si l’étude rejette cette explication, elle n’en apporte pas d’autre. En effet, la principale auteure de l’étude, l’épidémiologiste Aurora Perez-Cornago, n’a pas été en mesure d’expliquer précisément pourquoi les hommes en surpoids meurent plus d’un cancer de la prostate.
Serait-il possible que le surpoids entraine une production de molécules par l’organisme qui favoriserait ainsi ce type de cancer? C’est une hypothèse, que vont creuser les chercheurs, sans en être certains pour l’instant. Cela dit, une chose est certaine. L’obésité et l’embonpoint sont à l’origine de multiples problèmes de santé et de maladies chroniques tels plusieurs cancers, maladies cardiovasculaires, le diabète, etc.
À suivre…
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